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Feuilles vertes
Photo du rédacteurCorine Chamane

L'art de la patience

Dernière mise à jour : 4 juil.


peinture sur sable par deux navajos en arizona
L'art de la patience

Une démocratie amérindienne exemplaire


Chez les Peuples Premiers, lorsqu' un conseil se réunit, il peut, sur une question posée ou une problématique, converser durant 15 ans pour trouver un accord. Car chez les Peuples Autochtones, la majorité absolue telle que nous la pratiquons dans nos démocraties (majorité à 50 % +1) n'est pas de rigueur chez eux : chez eux, un accord est signé lorsque 100% des participants sont d'accord, et cela peut prendre des années.


Quelles leçons de tolérance, de persévérance, de patience et d’ouverture à l’autre.


La vision "utilitaire" de la démocratie chez des Blancs


Nous pouvons traquer nos automatismes de blancs, le plus souvent possible, (et ça l’est beaucoup plus souvent qu’on ne le croit) en interrogeant nos notions du temps et de sa rentabilité : nous posons des dates butoirs, nous fabriquons des échéances, tentons d' atteindre des objectifs quantifiables, fournissons un travail rentable, productif, qui doit rapporter au regard de l'effort fourni. En résumé, et pour le dire de façon triviale, nous voulons en avoir pour notre argent.


Repenser le temps pour Être


Apprendre à être, plutôt qu'à avoir (utile) demande une vigilance de tous les instants afin de nous affranchir de nos conditionnements. De nos conditionnements de consommateurs. Au temps de la ruralité, on écoutait le temps, on lui faisait confiance, on s'y abandonnait.


L'urbanisation a kidnappé le temps, a dompté la nature, a pris le contrôle de nos rêves. Car consommer, cela se passe d’abord dans notre cerveau. Ralentir notre mental, et c’est déjà un début de déflation heureuse ...


Et si les Amérindiens ont survécu aux génocides qu'ils ont subis, c'est précisément parce que leur notion du Temps n'est pas la même que la nôtre.


La Patience, Art sacré par excellence


Pourquoi les enfants amérindiens apprennent -il à perler, et non pas à peindre comme tous les enfants occidentaux ? Parce que c'est difficile de perler. Parce que cela prend du temps. Du temps pour avoir l'image de ce qui se crée sous ses doigts.


En apprenant à perler, les enfants autochtones apprennent la patience. La clé de leur survie au fil des siècles est sans doute là.


Les Navajos, indiens du Sud-Ouest des États-Unis, créent des dessins sur sable à l'occasion de rites et de cérémonies. Un travail titanesque de précision et de lenteur mesurée. Ces peintures sur sable sont intimement liées à leur spiritualité et leur rapport au monde. L'événement passé, ils effacent leur œuvre.


Au travers de ces tableaux, c'est tout l'Art de l'éphémère qui s'exprime : elles nous enseignent que nous ne sommes que de passage, que rien ne dure, que nous ne pouvons que mettre de la Beauté dans l’instant présent, et que mettre du Beau et de l’inutile dans sa vie est l’Essence même de l'Art.


Il s’agit bien là d’une posture et non pas d’une activité réservée à quelques artistes talentueux. En cela, nous pouvons tous devenir des artistes, artisans de nos vies.


Cet Art de la patience, ces instants concentrés sur l'instant présent, c'est ce que je vous propose d'expérimenter lors de mes stages d'été 2024

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