A318
On revient de loin ...
En 2015, une députée, femme courageuse s'il en est, relevait dans son blog toute l'incongruité de ce qu'elle venait de vivre à l'Assemblée nationale.
Une minute de silence demandée par le président de l'Assemblée Nationale pour le suicide d'un des leurs.
Touchante attention ? Nullement. Double affront de cet abîme qui persiste dans notre société.
La justice ne brillant pas par la rapidité de ces jugements, c'est donc au terme d'une condamnation qu'un député, sanctionné pour avoir entrainé sous ses coups violents l'arrêt brutal autant qu'inopiné de la vie de sa femme, n 'avait plus supporté la sienne et s'était suicidé.
D'où la minute de silence.
1 femme tous les 3 jours meurt chaque année en France des violences physiques de son conjoint.
Le changement est lent. Très lent.
Encore aujourd'hui, de quoi remplir un A318 qui se scratcherait chaque année.
Et afin que l'on puisse s'en émouvoir aux JT pendant quelques jours et maintenir la côte boursière des compagnies aériennes, il faudrait alors, statistiques à l'appui, tout le sérieux d'anciens pilotes aguerris, d'anciens ingénieurs en aéronautique même, pour nous expliquer en quoi ces faisceaux de coïncidences malheureuses avaient pu aboutir inexorablement à une telle catastrophe.
Soit. J'aimerais alors que des experts prennent enfin cette affaire d'hécatombe féminine au sérieux une bonne fois pour toutes et relèvent le (urs) manche (s). Je n'ai pas peur de prendre l'avion : j'ai peur de reprendre un mari.
Parce que pour l'instant, toujours et encore, j'ai surtout le sentiment qu'il n'y a pas plus de pilote dans l'avion que d'experts au sol.
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