Chez les Amérindiens, le pardon n'existe pas
- Corine Chamane
- 16 mars
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 mars

L'inattention
Une septuagénaire de 79 ans vient d'être condamnée pour homicide involontaire. Une enfant de 18 mois est partie rejoindre les anges.
Cette femme reconnaîtra qu' au volant de sa voiture, elle " n'a pas vu " cette petite fille qui traversait avec sa maman et son papa sur un passage piétons. C'est aussi simple que cela. Aussi dramatiquement et cruellement simple. Il y a même là quelque chose d'indécent, d'immoral dans cet aveu d'inattention déconcertant de sobriété glaciale.
Assumer ces actes, oui
Lorsque nous faisons le choix de ne pas nous perdre dans des méandres de fausses excuses, de mauvais alibis, de la faute à pas de chance, d'arguments new âge bien pratiques, (transgénérationnels, constellations familiales, vies antérieures) nous dédouanant ainsi de toutes responsabilités, oser la vérité toute nue est parfois très difficile.
Pourquoi ? Parce que nous avons peur de perdre. Perdre l'estime de soi, peur de perdre une image de soi défaillante, perdre son travail, son compagnon et/ou sa compagne, etc. ...
Assumer les conséquences de ces actes, doublement oui
Ce ne sont pas nécessairement nos actes qui sont difficile à assumer, ce sont les conséquences de nos actes. Pourquoi ? Parce que nous n'en maîtrisons pas l'issue dès qu'ils interagissent avec d'autres. Ces autres, dont nous ignorons leurs ressentis, leurs réactions, leurs interprétations. Et au final, nous avons peur de perdre le contrôle.
Et notre octogénaire ?
Cette vieille dame, honnête sur la cause du drame, n'était pas présente lors de son audience, et ne s'est pas davantage manifestée auprès des parents dont la douleur était incommensurable.
Frustration, colère et souffrance de ces gens devenus orphelins de leur chair.
Était - ce de l'arrogance ? De l'indifférence ? Ni l'un ni l'autre. Juste une incapacité à faire face.
Inattentifs aux autres, nous le sommes tous, souvent par simple négligence, et l'avons subi tout autant.
La faute d'inattention, si elle nous semble parfois inexcusable, devient ici irréparable.
Comment s'en acquitter ? Parfois, aux yeux des autres, nous ne le pouvons pas.
Un trou béant et vertigineux de notre impuissance.
L'autre pire expérience d'une vie. Faire face à cette réalité, c'est accueillir et accepter sa honte et son remord, pour pouvoir faire ensuite le cadeau d'unir sa souffrance à celle du négligé, bafoué, maltraité, abusé. Oser dire : je n'ai rien à vous offrir, si ce n'est ma douleur et ma honte d'avoir causé tant de peines.
Il aurait peut être fallu quelqu'un de sage auprès de cette ancienne pour l'encourager et l'aider à se rapprocher des parents. Non pour être jugée avant l'heure, condamnée sans procès.
Mais pour pleurer ensemble le départ de cette petite fille. Sans ce moment de réconciliation et de partage, il n'y aura pas de paix, et pour personne.
Chez les Amérindiens, le pardon n'existe pas. Parce que ce qui a été a été.
Pleurer ensemble, rire ensemble, et assumer les conséquences de ses actes, en toutes circonstances et en pleine conscience : c 'est cela, marcher dans ses paroles et dans ses propres mocassins.
Apprendre à se rapprocher de cette belle attitude, pour gagner en légèreté et en paix intérieure, c 'est tout le chemin que je vous propose au travers d'un accompagnement chamanique.
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